Le mardi 30 avril 2024, un nouveau rapport d’experts, concernant l’usage des écrans chez les jeunes a été publié.
La commission préconise d’interdire : les écrans, aux enfants de moins de 3 ans, les téléphones portables avant 11 ans, l’accès aux réseaux sociaux avant 15 ans.
Pourtant depuis 2016, on assiste à un déploiement du numérique à l’école, de nombreux projets comme « Collèges numériques et innovation", "Collèges numériques et innovation" et "Écoles numériques innovantes et ruralité" ont vu le jour en 2017 et 2018.
En 2021, 21000 équipements numériques ont été mis à disposition des collégiens et enseignants.
Aujourd’hui, parents et enfants sont tenus de consulter sur des sites spécialisés : les notes, les devoirs, les modifications de l’emploi du temps… Bref, toute la vie scolaire d’un enfant ou d’un adolescent est désormais en ligne. Toute la vie d’un établissement scolaire est visible sur écran.
Servane Mouton, neurologue et présidente de cette commission déclare cependant dans ce même rapport : « Remettons l’outil numérique à sa place ».
Comment cette injonction, si pertinente soit-elle, pourrait-elle ne s’appliquer qu’à la jeunesse ?
Comment les adultes peuvent-ils préserver leurs enfants des écrans quand eux-mêmes sont, de plus en plus, contraints d’utiliser le numérique dans leur vie quotidienne ?
La plupart d’entre eux s’informent, se distraient, s’instruisent, paient leurs factures, remplissent leur déclaration d’impôts etc., par l’intermédiaire des outils numériques.
Mais peut-on légiférer dans la sphère privée ?
Ne serait-il pas plus intéressant d’amener un peu plus de lumière médiatique sur tous les ouvrages qui proposent des « pare-feu », des « contre-poison », des actions pratiques qui font appel à notre intelligence ?
Expliquer, par exemple, à un enfant ou à un adolescent comment fonctionne son attention et ce qui peut l’aider à la stabiliser, comme « un funambule sur son fil » (1).
Face à l’écran, petits ou grands, nous sommes happés, absorbés, kidnappés… C’est alors que la connaissance et la pratique du yoga, peut nous être bénéfique.
Il est possible et salutaire de prendre quelques instants pour retrouver face à son ordinateur ou à son portable, une posture juste. Echapper quelques minutes à l’attraction en reprenant conscience soi, de ce que l’on est en train de regarder, d’écouter. Laisser le regard partir, au-delà de l’écran, parcourir toute la pièce, peut-être s’échapper dans un coin de ciel, à travers la vitre… Et puis revenir dans son corps. Sentir ses 2 pieds bien posés sur le sol, ses fessiers sur la chaise, et redresser sa colonne vertébrale, sans raideur baisser ses paupières sans crispation et prendre conscience du va et vient de la respiration dans le ventre. Se relier à ses sensations.
On peut trouver dans les exercices proposés par le RYE, et également dans le livre de Sophie Flak et Jacques de Coulon, « Restez zen, vos enfants sont connectés ! », de nombreuses pratiques de yoga permettant de « garder le contrôle » face aux écrans. Car, comme le soulignent justement les auteurs : « Plus on like, commente ou partage les posts de ses amis, plus ils apparaîtront sur le fil de l’actualité, renforçant ainsi l’amplification et l’enfermement sur des centres d’intérêts circonscrits.
Or si je ne reçois que des informations conformes à mes désirs, je risque fort de rester coincé dans ma bulle. »
Le printemps est là ! L’été est bientôt de retour ! Alors :
1, 2, 3… Sortons !
(1) Cette image est empruntée à Philippe Lachaux, auteur de plusieurs ouvrages sur ce thème, dont « Le cerveau funambule » et « Les petites bulles de l’attention » parus aux éditions O. Jacob