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Chroniques de société

Le huitième jour de Mars : le yoga est-il féministe ?

Par Françoise FAUVEL

Le huitième jour de mars est reconnu désormais, dans de nombreux pays, comme « la journée de la femme », expression qui peut faire sourciller ou sourire.

N’est-ce pas là une façon de mettre en lumière, une fois par an, la « féminitude », selon l’expression des féministes, à une époque où la notion de genre est de plus en plus questionnée ?

Il convient de rappeler que cette journée est surtout : « le jour de défense des droits de la femme dans le monde ».

C’est l ’occasion de faire un bilan de la situation des femmes : de fêter les victoires, les acquis et de faire entendre leurs revendications.

Nous savons tous combien il est toujours difficile de faire respecter ces droits, dans certains pays.

Ce huitième jour de Mars 2024 est donc pour nous, pratiquantes de yoga, l’occasion de considérer le chemin parcouru par les femmes dans le monde du yoga.

Cette discipline indienne principalement et traditionnellement enseignée, par des hommes à des hommes, est devenue, en occident une pratique majoritairement féminine.

En effet, ce n’est que dans les années 30 que quelques femmes sont acceptées comme élèves par les grands maitres Indiens. 

Et pourtant, nous constatons qu’aujourd’hui la plupart des yogis sont des yoginis !

C’est d’ailleurs l’occasion, à travers cette chronique du huitième jour de Mars, de saluer chaleureusement notre seul formateur RYE, Dimitri, et d’inciter d’autres pratiquants à le/à nous rejoindre !

Alors, le yoga est-il féminin ? ou féministe ?

Les raisons de cette féminisation du yoga sont nombreuses et rattachées à l’histoire du développement du yoga occidental.

 

Dès 1947, on peut lire ce genre de formule dans les journaux féminins :

« Pratiquer le hatha-yoga pour rester jeune, belle et saine ».

Quelques années plus tard, un journal publiera la photo de Marylin Monroe pratiquant, en souriant, la posture de l’arc !

Ainsi, les media, la publicité ont contribué, et contribuent toujours, à imposer l’image d’un yoga destiné aux femmes, peut-être encore plus réceptives aux questions de santé et de bien-être.

Les clichés ont la vie dure.

Il existe aujourd’hui des fédérations féminines et masculines dans la plupart des sports, et l’on peut s’en réjouir.

La pratique du yoga, en principe, prend en considération l’âge, la condition physique et psychique de la personne, son cheminement et s’inscrit donc au-delà de ce clivage de l’identité sexuelle. 

D’ailleurs, la philosophie du yoga nous invite à dépasser la conjoncture des idéologies, car Le principe féminin et le principe masculin sont deux fondements universels, ils sont complémentaires, indissociables.

C’est l’union de ces deux énergies qui constitue l’être humain dans sa globalité.

Cette recherche de l’équilibre ainsi que le respect des différences demeurent au cœur de l’enseignement diffusé par le RYE et répond ainsi aux attentes actuelles de l’éducation nationale :

Le code de l'éducation rappelle que la transmission de la valeur d'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, se fait dès l'école primaire. Cette politique publique est une condition nécessaire pour que, progressivement, les stéréotypes s'estompent et que d'autres modèles de comportement se construisent sans discrimination sexiste ni violence. Elle a pour finalité la constitution d'une culture de l'égalité et du respect mutuel. *

*Texte paru sur le site de l’Education nationale, éducation.gouv.fr, mars 2024

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